Le principe de la motricité libre est au centre de l’accompagnement pédagogique mis en oeuvre au sein des crèches écologiques Les Tintinnabules., situées dans les Hauts de Seine (Clichy, Nanterre, La Garenne-Colombes) et le Val d’Oise (Eaubonne).
Le cerveau du jeune enfant se nourrit en permanence de l’observation et de l’exploration de son environnement. Chaque expérience, chaque découverte crée de nouvelles connexions neuronales, qui fondent les bases de son intelligence. Or la petite enfance est une période de vie marquée par un développement moteur intense. Pour affiner son sens de l’équilibre et parfaire ses fonctions motrices, un enfant a besoin de confronter son corps à des situations parfois périlleuses qu’il apprendra progressivement à maîtriser.
Chaque objet, chaque meuble à sa portée est prétexte à ces explorations, libre des conventions d’usage qui régissent la vie des adultes. Une table, pour lui, n’est pas faite que pour manger ou dessiner : on peut se cacher ou ramper dessous, monter dessus assis ou debout… Cette remarque renvoie au concept psychologique « d’affordance » qui peut se définir par « l’ensemble des possibilités d’actions que peut avoir un individu sur un même objet ».
Brider cet élan spontané de l’enfant à explorer son entourage de toutes les façons qu’il imagine, c’est créer chez lui une frustration néfaste autant pour son humeur que pour son développement. C’est pourquoi nous créons au sein de nos crèches, un cadre spécifiquement pensé pour l’enfant, sécurisé, qui lui permet de mener cette exploration vitale et d’exercer librement sa motricité, en ne posant que les interdits strictement nécessaires à sa sécurité. Ainsi que l’a démontré la pédiatre hongroise Emmi Pikler, en faisant ainsi confiance à l’enfant, nous lui permettons de nous prouver – et de se prouver à lui-même – qu’il est pleinement compétent et de plus en plus autonome. C’est ainsi que nous l’aidons à développer sa confiance en lui-même.
L’exercice de la motricité libre suppose également de ne pas mettre l’enfant en difficulté, en le plaçant dans une position qu’il ne saurait pas prendre ou dont il ne saurait pas sortir seul. Ainsi par exemple, au sein de nos crèches, nous ne plaçons les enfants en position assise que s’ils savent s’asseoir seuls ; nous ne les « faisons » pas marcher s’ils ne se lèvent pas d’eux mêmes. Afin de faciliter les étapes clés de l’acquisition de la motricité, nous plaçons les nourrissons allongés au sol sur un tapis suffisamment ferme pour leur permettre progressivement de se tourner, de se mettre sur le ventre, de rouler, de se mettre à quatre pattes et progressivement assis ou debout. Les transats sont utilisés avec beaucoup de parcimonie, et uniquement en cas de nécessité (reflux par exemple, nécessitant une digestion en position surélevée).
De même les jeux et jouets adaptés à l’âge de l’enfant, à libre disposition au sein de nos crèches, favorisent l’autonomie et la liberté créatrice de mouvement de l’enfant. Durant ces temps de jeux libres, les professionnelles de crèches assises au sol accompagnent les enfants par un regard bienveillant et contenant qui va permettre à l’enfant d’investir les jeux et les lieux en toute sécurité. Le professionnel n’intervient dans le jeu de l’enfant que si celui-ci le sollicite, l’accompagnant ainsi sans interférer dans ses découvertes ou la symbolique qu’il met dans ses jeux, qui peut être très différente de celle d’un adulte.